Catégorie : Editos

  • Edito du 27 septembre 2020 : La CECAR : 5 ans déjà ! Témoignages – Préoccupations

    Alors que notre association va fêter ses 10 ans, la CECAR (Commission – écoute – conciliation – arbitrage – réparation) a dressé le bilan de ses cinq ans d’activités lors de sa Conférence de presse le 17 septembre 2020 à Lausanne.

    Le Conseil de la CECAR a donné la parole à des personnes victimes qui y ont eu recours (liens ci-dessous) et ses membres ont mis l’accent sur les réalisations de la CECAR et sur les problèmes qu’elle a mis en évidence depuis plusieurs années. Nous résumons plus bas ceux que nous avons en commun et pour les autres nous vous renvoyons aux liens placés à la fin de cet édito et sur le site de la CECAR. (http://cecar.ch/wordpress/medias/).

    Rappelons que la CECAR a été créée en décembre 2016 à l’initiative de notre association et des institutions catholiques avec le soutien de parlementaires suisses. C’est une commission neutre et indépendante des autorités de l’Église catholique, chargée d’offrir aux victimes un lieu d’écoute, d’échange et de recherche d’une conciliation avec l’abuseur, à défaut avec son supérieur hiérarchique, en vue notamment d’une réparation financière.

    À l’occasion de cette conférence de presse, nous avons pu nous exprimer sur l’avenir de la CECAR. Nous nous sommes centrés sur les trois points qui actuellement sont essentiels de notre point de vue.

    Le premier est la poursuite de la récente ouverture à la Suisse alémanique, avec le développement, en collaboration avec notre association, de l’information pour se faire connaître outre Sarine et permettre ainsi aux victimes alémaniques de s’adresser à la CECAR, ce que l’une d’elle a d’ailleurs fait récemment. Il faut que d’autres puissent le faire à leur tour.

    Le deuxième et le troisième points concernent les demandes que nous avons en commun avec le Conseil de la CECAR depuis trois ans :

    • Une réelle indépendance de la CECAR avec la fin du contrôle de plausibilité par la Commission d’indemnisation.
    • Une réparation sous forme d’un montant forfaitaire unique, la personnalité de la victime est à prendre en compte essentiellement, non la gravité de l’acte !

    Le même coup de marteau n’a pas le même résultat, les mêmes conséquences sur une poupée en chiffon et sur une poupée en verre. Bruno Bettelheim.

    Nous avons présenté nos arguments au groupe de travail des représentants de la Conférence des Évêques Suisses (CES), de l’Union des Supérieurs Majeurs (VOS’USM) et de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) qui prépare la révision de la Convention SBK, RKZ et VOS’USM – Fonds d’indemnisation en faveur des victimes d’abus sexuels commis dans le contexte ecclésial du 22.11.2016

    Ces instances prendront-elles en compte ce que les conciliateurs de la CECAR ont réalisé à l’écoute des personnes victimes ?

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

    Liens aux témoignages

    Alain Guerdat          Marie-José Aeby        Stéphan Hernach

    Témoignage de Stéphan Hernach

    Témoignage de Alain Guerdat

    Témoignage de Marie-Jo pour La Télé Emission Radar Fribourg du 6 octobre.

    Titre du reportage:  « Au nom de la vérité » de la minute 9.50 à la minute 12.58.

    Liens aux émissions et articles de presse sur cette conférence notamment trouvant sur le site de la CECAR

  • Edito du 24 février 2020 : En Suisse romande : deux plaques pour rappeler les abus sexuels et appeler à la vigilance

    Le 22 novembre 2019, notre besoin de faire mémoire, présent depuis la création de l’Association du Groupe SAPEC, s’est concrétisé lors d’une première journée du souvenir et la pose, en la cathédrale de St-Nicolas à Fribourg en collaboration avec Mgr Charles Morerod, évêque de LGF, d’une plaque à la mémoire des victimes des abus sexuels dans l’Église catholique. Elle reconnaît les crimes commis et appelle à la vigilance.

    Le 22 février 2020, c’est la persévérance de Stéphane Hernach, lui aussi victime d’abus sexuels par un prêtre, qui est récompensée après quatre années de démarches, soutenu par le Groupe SAPEC. Une plaque a été inaugurée dans la chapelle du Closillon à Monthey en présence de Mgr Jean-Marie Lovey, Evêque de Sion et Mgr Jean Scarcella, Abbé de Saint-Maurice.

    Jean-Marie Fürbringer, dans son éditorial du 8 octobre ci-dessous, met en lumière l’importance de telles cérémonies et de ces plaques manifestant la reconnaissances des abus et appelant à la vigilance.

    Sous « Nouvelles suisses » vous trouverez des détails sur ces cérémonies.

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

  • Edito du 26 novembre 2019 : Inauguration d’un premier mémorial à Fribourg en Suisse : un silence poignant !

    Notre besoin de faire mémoire, présent depuis la création de l’association du Groupe SAPEC, a rencontré concrètement ce 23 novembre 2019, celui de Mgr Charles Morerod.

    Bien d’autres personnes ont crié dans le désert depuis des lustres. Le Groupe SAPEC, mouvement citoyen né dans les années 2000, a relancé l’alerte en Suisse romande sur les questions d’abus par des religieux. Il peut enfin aujourd’hui faire sien ce mémorial qui nous pousse chacun et chacune au questionnement sur le déni fait jusqu’ici concernant la demande de réparation des victimes connues. Nous savons toutes et tous qu’il existe encore bien d’autres victimes, inconnues, silen-cieuses ou décédées, de prêtres pédophiles ou de religieux.

     Ce besoin de mémoire s’est donc concrétisé ce 23 novembre 2019 avec l’inauguration d’une plaque commémorative dédiée aux victimes d’abus sexuels par des religieux. Elle a été dévoilée dans la Cathédrale St-Nicolas de Fribourg par Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, et par Jacques Nuoffer, président du Groupe SAPEC (Soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse).

    Sous Nouvelles suisses, vous trouverez un rappel des moments de la cérémonie et les messages communiqués par Mgr Morerod, Jean-Marie Fürbringer, membre du Groupe SAPEC, Sr Louise-Henri Kolly, Sœur d’Ingenbohl.

    À la fin de la cérémonie, Mgr Morerod et Jacques Nuoffer ont dévoilé la plaque. L’évêque a lu le texte rédigé en français et en allemand !

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    Nous avons érigé cette plaque pour témoigner des souffrances endurées par les victimes des abus sexuels commis dans ce diocèse par des prêtres et autres personnes engagées dans l’Église.

    Cette démarche est aussi une demande de pardon et un appel à la communauté à rester vigilante.

    + Charles Morerod OP, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

    Cette plaque a été posée le 23 novembre 2019 en présence de survivants d’abus sexuels sur mineurs commis dans l’Église, à l’initiative du Groupe de soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse.

    ____________________________________________________________________________________________________

     

    Soulignons qu’un très important, profond et poignant silence a suivi la cérémonie.

    À cet instant précis en effet, Jacques Nuoffer, président, n’a pas saisi l’occasion de conclure par quelques mots cet événement au nom du Groupe SAPEC, présent parmi d’autres anciens lanceurs d’alerte ce 23 novembre à Fribourg préférant aux paroles, le temps du silence, du souvenir et du questionnement.

    Un silence méditatif, et très certainement troublant pour d’aucuns, après la lecture du texte gravé sur cette plaque. N’en était-il pas finalement mieux ainsi, après toutes les belles paroles d’espoir possible ?

    Un silence retentissant et questionnant qui s’ajoute à celui de la nuit des temps de la cathédrale qui accueille ce nouveau mémorial.

    Un silence éternel, porteur à tout instant, pour chacune et chacun, de la vigilance et des questionnements nécessaires à toutes les générations présentes et à venir, en toute liberté de parole et de conscience, afin que tout soit fait pour que chacun et chacune à l’avenir, quels que soient sa qualité et son statut, en toute humilité et bonté, puisse contribuer à une humanité meilleure.

    Eric Paulus
    Membre du comité

  • Abus sexuels dans l’Eglise : une histoire étonnante et une Suisse hors de l’Europe!

    En route vers Rome, la Meule des Griefs, partie d’Allemagne, n’a pas fait un arrêt à Fribourg le samedi 23 novembre 2019, mais elle a bien été remise au pape François le 27 novembre !

    Une histoire étonnante et une Suisse hors de l’Europe!

    C’est une étonnante histoire que celle de l’engagement de ce groupe Initiative contre la violence et abus sexuels envers les enfants et adolescents, qui, en Allemagne, vise aussi l’Église catholique. Vous trouverez sous l’image des précisions sur l’origine et le parcours de cette meule des griefs à travers l’Allemagne jusqu’à Rome!

    La remise de la meule au Pape

    Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi,mieux vaudrait pour lui qu’on lui suspende une meule à âne autour du cou et qu’on le précipite au fond de la mer.

    St-Mathieu, 18, 5-6:

    Communiqué de presse – Rome, le 27 novembre 2019

    Lorsque le pape François s’est avancé vers la meule, il a été profondément ému. Ses premières paroles : « C’est fort ! ». Il a aussi déclaré au président de l’initiative, Johannes Heibel: « J’ai un travail difficile. S’il vous plaît, priez pour moi ». Il a répété ces mots plusieurs fois. On a pris conscience de la charge de sa fonction. Le pape François nous a paru extrêmement authentique, sympathique et très humain. Le Groupe de l’initiative espère que la meule sera placée le long d’un parcours digne, si possible bien fréquenté.

    (Traduction JN)

    Rappel de l’origine et du parcours de la meule des griefs!

    Nous avons résumé en français, sous Initiative contre la violence et les abus sexuels envers les enfants et adolescents – Siershahn – D, les principales informations de leur site:  http://www.initiative-gegen-gewalt.de/htmls/frame01.htm.

    Nous avons été contactés pour la finalisation d’une de leurs actions de longue durée : la pause de leur Meule des griefs dans les jardins du Vatican avec un arrêt à Fribourg le samedi 23 novembre 2019 ! Cette action se fonde sur le passage de l’évangile, cité par le pape François dans sa préface du livre de Daniel Pittet Mon père je vous pardonne : c’est le texte

    gravé sur la meule et sa traduction est sous l’image ci-dessus!

    Depuis 2008, les membres de cette « Initiative » ont véhiculé leur meule de 800 kg à travers Allemage plusieurs fois par année et organisé dans une trentaine de villes une manifestation autour de leur Meule des Griefs, en collaboration avec les autorités religieuses et civiles.

    Et le pape vient d’accepter qu’elle soit exposée au Vatican! Ils le remercient dans leur lettre au Pape.

    Ils souhaitaient passer par Fribourg avec la meule le 23 novembre, lors de la pause du premier mémorial, mais la Suisse n’étant pas dans l’Union européenne, les coûts du passage étaient exorbitants ! Ils ont dû y renoncer. Nous sommes aussi déçus qu’eux !

     Jacques Nuoffer

    Les dernières nouvelles de M. Heibel Transmise au pape François le 27 novembre 2019

    Traduction de Jacques Nuoffer

    Objet: Engagement définitif de la préfecture papale 

    Dépôt de notre « Meule des griefs » auprès du pape François à Rome, le 27.11.2019

    Ce matin, nous avons reçu la confirmation finale de la nonciature de Berlin. Nous sommes soulagés et attendons avec impatience d’aller à Rome. Le samedi 23.11.2019, nous partirons à 3h30 du matin en direction de Würzburg. Une fois la meule chargée sur notre remorque, à 6h30, nous poursuivrons notre route en traversant l’Autriche, pour atteindre Bologne, voire Pise. Là, nous y ferons une halte et nous y passerons la nuit. Le matin du 24.11, nous continuerons notre voyage jusqu’à Rome. Nous espérons que le soir du 24 novembre nous aurons rejoint notre quartier, qui est situé dans le voisinage immédiat de la Place Saint-Pierre (15 minutes à pied). La transmission de notre meule au pape François aura lieu le 27 novembre.

    Je profite de l’occasion pour remercier tous ceux qui soutiennent notre projet depuis de nombreuses années. J’espère beaucoup que nous réussirons et le 28.11, nous serons heureux de prendre la route du retour.

    Cordialement

    Johannes Heibel, diplômé socio-pédagogique (FH)
    président

  • Edito du 8 octobre 2019 : Du Mémoire à la mémoire en passant par le mémorial

    L’idée, la conscience de la nécessité de faire un travail de mémoire, de comprendre l’histoire des abus sexuels en Suisse, et aussi de manière globale, et d’en témoigner par un signe public, étaient déjà présentes au Palais Fédéral en 2015 lors des réunions tripartites (parlementaires, représentants des victimes et de l’Église) qui ont débouché sur l’Accord instituant la CECAR, Commission d’Écoute, de Conciliation, d’Arbitrage et de Réparation.

    Le mot « mémoire » est un élément chargé de beaucoup de sens pour les membres du Groupe SAPEC puisque c’est sous ce titre, que Jacques Nuoffer et Marie-Jo Aeby ont réuni en 2013-2014 une compilation d’éléments se rapportant aux abus sexuels commis par des agents pastoraux dans le monde et en Suisse. Ce document, toujours disponible sur ce site, rassemble des informations qui étaient auparavant éparses dans des publications, les archives des médias et les dossiers du Groupe SAPEC comme dans la mémoire de chacun d’entre nous.

    Ce Mémoire a permis de donner une vision globale de la situation dans le monde et en Suisse jusqu’en 2014. L’ampleur du problème démontrait ainsi la nécessité de mettre sur pied une commission indépendante pour recevoir les demandes de réparation des personnes qui ont été les victimes de ces crimes. C’est ce document qui a été la pierre angulaire pour mobiliser les parlementaires et des évêques et qui a aidé la commission tripartite à concevoir la CECAR !

    Ainsi des dizaines de personnes ont pu obtenir reconnaissance et réparation sans revenir vers l’institution qui les avait abusées. Mais certaines d’entre elles aspiraient aussi à ce que quelque chose de visible témoigne publiquement et durablement de la reconnaissance de l’existence de ces crimes, un signe tangible. Un mémorial, par exemple, peut attester qu’on en a enfin fini avec les secrets, avec la manière dont les abus sexuels ont été commis, et le traitement que leur ont réservé très souvent les familles, les évêchés et les ordres religieux : il n’est plus question que tout reste bien caché pour ne pas risquer de révéler au monde des réalités choquantes. On touche là l’essence même de la problématique, le mécanisme qui a permis à des personnes perverses de commettre leurs crimes des années durant sans être inquiétées et donc sans être présentées à la justice.

    Le comité de notre association m’a chargé d’animer un groupe pour concevoir plusieurs idées visant à faire mémoire. En collaboration avec Mgr Morerod, nous allons concrétiser un premier projet en posant un mémorial le samedi 23 novembre 2019 à Fribourg, avec quatre moments-clés que je vous laisse découvrir sous Activités !

    Réservez cette journée et rejoignez-nous !

    Car dans le travail de mémoire qu’un destin douloureux invite à réaliser pour sa propre guérison et celle de la communauté, le mémorial est une étape pleine de sens. Ce n’est cependant pas une fin, ce n’est pas la clôture d’un dossier ; parce que si la reconnaissance et la demande de pardon sont essentielles, ça ne supprime pas la nécessité de comprendre, de savoir et d’expliquer et dans cette perspective, il y a encore des choses à réaliser.

    Jean-Marie Fürbringer
    Membre du comité

  • Edito du 28 juillet 2019 : Rassemblement national le 29 juin à Berne

    Convoqué à l’initiative de théologiens du canton de Zurich, le rassemblement national du 29 juin 2019 à Berne entend faire valoir un certain nombre de revendications afin de renforcer la lutte contre les abus sexuels et d’exiger des réformes dans l’Eglise.

    L’invitée de la journée est la théologienne allemande Doris Wagner. Ancienne religieuse membre de la congrégation “Das Werk”, elle y a été victime d’abus qu’elle a raconté dans un livre. Aujourd’hui mariée et mère de famille, elle également est connue pour avoir participé à divers documentaires et débats télévisés sur ce thème. Voici le lien à la traduction de son discours et à celle de son interview sur cath.ch.

    Les revendications des manifestants portent notamment sur : l’accès au dossier pour les victimes; la dénonciation obligatoire de tout abus sexuels auprès des autorités civiles; la modification du droit canon pour punir tout abus sexuels y compris sur des adultes; des procédures rapides; la création de commissions indépendantes pour traiter des abus dans tous les pays; des critères mieux définis pour l’engagement d’agents pastoraux; un accompagnement pour les personnes en ministère ainsi que la reconnaissance d’une éthique sexuelle humaine basée sur la Bible.

    Mais ces mesures ne seront pas possible sans un changement plus profond. C’est pourquoi les initiateurs réclament des changements structurels sur la compréhension des ministères, l’accès au sacerdoce, l’égalité entre les croyants. Ils revendiquent aussi un changement de mentalité des responsables. Il ne s’agit pas de protéger l’institution, mais les personnes.

    Marie-Jo Aeby
    Membre du comité

  • Edito du 10 juin 2019 : Une bonne nouvelle dans l’Église

    Le Groupe SAPEC est heureux de vous annoncer une bonne nouvelle : un groupe de théologiennes et de théologiens de l’Église catholique romaine du canton de Zurich lance un appel au changement et adresse au Vatican des demandes concrètes pour plus de cohérence et de fermeté dans le traitement des cas d’abus sexuels.

    Depuis la fondation de notre association en 2010, nous avons cherché en vain en Suisse alémanique un groupe avec lequel œuvrer pour soutenir les personnes victimes, obtenir reconnaissance et réparation et développer la prévention ! Nous soutenons donc activement le 

    Rassemblement national
    Contre les abus, agissons
    à Berne, Helvetiaplatz, le 29 juin 2019 à 12h05

     

    Le Groupe SAPEC sera représenté par trois membres du comité qui témoigneront en français et en italien. 

    Nous vous invitons :

    1. À signer la pétition en ligne sur http://www.zeichen-gegen-missbrauch.ch/.
      Elle sera remise au nonce le 29 juin.
    2. À vous joindre au rassemblement avec un balai ou une pancarte précisant disant pourquoi  vous êtes là.
      Rendez-vous un peu avant midi sur Helvetiaplatz qui est proche de la nonciature apostolique. 

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

  • Edito du 1er février 2019 : Y aura-t-il du nouveau à Rome le 24 février 2019 : on en doute ! Mais à Lausanne le 27 mars 2019 : c’est certain !

    Suite à la lettre du pape l’été dernier et compte tenu de ses discours en Irlande, « rien de précis n’était apparu à propos des actions concrètes que nous estimons indispensables en nous appuyant sur la nécessité d’une réparation institutionnelle affirmée par l’Abbé Gabriel Ringlet et d’une justice réparatrice pour les victimes définie par le juriste Louis Joinet » ! C’est ce que j’écrivais dans l’édito du 29 août ci-dessous.

    Qu’en sera-t-il le 24 février 2019 à la fin de la session convoquée par François et rassemblant les présidents de toutes les conférences épiscopales du monde pour traiter de ce problème lancinant, qui n’est pas affronté effectivement par les évêques, en particulier dans le tiers monde ? Voilà pour le doute.

    Ce qui est sûr : tout au long de la semaine les membres de l’ONG ECA (Ending Clergy Abuse, Global Justice Project), dont nous sommes partenaires, et nos trois représentants revendiqueront une effective tolérance zéro ! Voilà qui est certain !

    A Lausanne, le 27 mars, à l’EESP à 17h30, quatre organismes œuvrant en faveur de la prévention des abus participeront à la table ronde précédent notre assemblée générale annuelle : ESPAS, Patouch, Agapa, Dis NO.  Ce sera l’occasion de définir les prestations disponibles afin d’orienter plus adéquatement les personnes victimes d’abus liés au sexe ou au pouvoir.

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

  • Edito du 1er février 2019 : Y aura-t-il du nouveau à Rome le 24 février 2019 : on en doute ! Mais à Lausanne le 27 mars 2019 : c’est certain !

    Suite à la lettre du pape l’été dernier et compte tenu de ses discours en Irlande, « rien de précis n’était apparu à propos des actions concrètes que nous estimons indispensables en nous appuyant sur la nécessité d’une réparation institutionnelle affirmée par l’Abbé Gabriel Ringlet et d’une justice réparatrice pour les victimes définie par le juriste Louis Joinet » ! C’est ce que j’écrivais dans l’édito du 29 août ci-dessous.

    Qu’en sera-t-il le 24 février 2019 à la fin de la session convoquée par François et rassemblant les présidents de toutes les conférences épiscopales du monde pour traiter de ce problème lancinant, qui n’est pas affronté effectivement par les évêques, en particulier dans le tiers monde ? Voilà pour le doute.

    Ce qui est sûr : tout au long de la semaine les membres de l’ONG ECA (Ending Clergy Abuse, Global Justice Project), dont nous sommes partenaires, et nos trois représentants revendiqueront une effective tolérance zéro ! Voilà qui est certain !

    A Lausanne, le 27 mars, à l’EESP à 17h30, quatre organismes œuvrant en faveur de la prévention des abus participeront à la table ronde précédent notre assemblée générale annuelle : ESPAS, Patouch, Agapa, Dis NO.  Ce sera l’occasion de définir les prestations disponibles afin d’orienter plus adéquatement les personnes victimes d’abus liés au sexe ou au pouvoir.

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

  • Edito du 29 août 2018 : Après la lettre du pape et sa visite en Irlande : rien de nouveau ?

    La lettre du pape aux fidèles et sa visite en Irlande lors du dernier week-end d’août 2018, à l’occasion de la rencontre mondiale des familles consacrée à la protection des enfants et des adultes dépendants, ont suscité des demandes de réactions et de commentaires de la part de journalistes. Cet édito me permet de synthétiser mes conclusions et de présenter les propositions que je soutiens et qui sont semblables à celles des appels lancés par l’ONG ECA – Ending Clergy Abuse, Global Justice Project, dont nous sommes partenaires. 

    Dans la lettre du pape Francois, je note :

    • Une reconnaissance plus marquée de la gravité des abus et des comportements scandaleux des évêques et supérieurs qui ont protégé les agresseurs et non les enfants.
    • La reconnaissance du retard dans l’application des mesures et des sanctions !

     

    Mais rien de précis n’apparaît à propos des actions concrètes que nous estimons indispensables en nous appuyant sur la nécessité d’une réparation institutionnelle affirmée par l’Abbé Gabriel Ringlet et d’une justice réparatrice pour les victimes définie par le juriste Louis Joinet.

    En ce qui concerne les personnes victimes,

    affirmer sa honte, reconnaître la souffrance des survivants des abus, demander pardon n’est de loin pas suffisant. Les victimes d’abus ont besoin que soient reconnus et réalisés les quatre droits fondamentaux de la justice réparatrice :

    1) Droit aux informations : savoir ce qui s’est réellement passé,
    2) Droit à la justice : que les coupables soient poursuivis,
    3) Droit à l’assurance de prévention : que tout soit fait pour que cela ne se reproduise plus,

    4) Droit à une réparation : une indemnité, trop souvent symbolique en Europe, sauf en Irlande! 

    Au niveau de l’institution,

    il faut que le pape François choisisse son camp : être au côté des victimes et les soutenir ou au côté des évêques qui ont choisi de protéger les agresseurs et non les victimes !

    Être du côté des victimes, c’est passer des paroles aux actes et imposer les mesures suivantes :

    1. Application de la “Tolérance 0” dans toutes les paroisses et les institutions catholiques, dans tous les évêchés et toutes les congrégations du monde et que les agresseurs passés, actuels et futurs soient dénoncés à la justice civile.
    2. Obligation de signalement à la justice civile pour tous les évêques et supérieurs religieux sous peine d’exclusion.
    3. Mise en place du tribunal des évêques pour ceux qui n’ont pas signalé les abus par le passé et encore actuellement et qui ont protégé ou protègent encore des agresseurs.

      Comme Mme Marie Collins et les membres d’ECA, je suis en faveur d’une instance unique qui développe une expertise et applique les mêmes sentences quel que soit le lieu et le contexte. Cette instance peut être instituée à travers une collaboration entre trois partenaires : une institution politique ou juridique internationale, l’ONG ECA représentant les victimes et le Vatican ! C’est le modèle qui a permis en Suisse la réalisation de la CECAR (Commission découte, de conciliation, d’arbitrage et de réparation) ! Je trouve étonnants et désolants les arguments du pape affirmant que le tribunal proposé par sa commission est irréalisable. Étonnant : nous avons à faire à une église universelle, ayant un droit canon unique, dont le système clérical a favorisé les mêmes abus dans tous les pays et toutes les cultures du monde ! Pourquoi un même tribunal « ne conviendrait-il pas aux différentes cultures des évêques qui doivent être jugés » ? Et, à mon avis, désolant, l’argument de l’impossibilité du déplacement des évêques soupçonnés d’abus et de leur dissimulation. Cela confirme l’importance relative accordée à de tels abus par le pape.

    4. Mise en garde destinée à tous les catholiques face au cléricalisme : le respect n’implique ni révérence ni soumission !
      Particulièrement dans les pays où la culture favorise non simplement le respect du prêtre, mais une soumission exagérée, notamment en Afrique et en Asie, il faut que le pape fasse campagne pour que les fidèles cessent de croire que le prêtre a droit à une forme de révérence. Il faut aussi que les fidèles soient invités à dénoncer les abus sexuels ou de pouvoir.
    5. Nomination de l’archevêque d’Irlande, Mgr Martin, en tant que président de la commission pour la protection des mineurs.
      Sous la présidence du cardinal Seán O’Malley, aucune proposition de cette commission ne s’est réalisée. Dans son archevêché, Mgr Martin a posé des actes et communiqué des analyses qui ont fait avancer la lutte contre les abus et développé la protection des mineurs.
    6. Application des propositions de Gabriel Ringlet concernant la « réparation institutionnelle en 
      – éclairant son histoire par des recherches sur les facteurs qui ont favorisé et favorisent encore la pédophilie dans l’Église. La recherche sur Marini, mandatée par Mgr Morerod répond à cette exigence,
      – s’interrogeant sur la sexualité et le pouvoir sacré du prêtre : peu de travaux de recherche sur ces thèmes sont initiés par les autorités ecclésiastiques,
      – demandant pardon
       et surtout en réparant : l’Église catholique en Suisse offre à toutes les personnes victimes la possibilité de choisir parmi deux démarches pour obtenir information, reconnaissance et réparation : les commissions ecclésiales et la CECAR.

     La CECAR, Commission d’Écoute, de Conciliation, d’Arbitrage et de Réparation, neutre et indépendante de l’Église catholique, est une instance unique au monde qui permet aux personnes victimes d’obtenir reconnaissance et réparation de l’Église sans s’adresser à l’institution qui a protégé leur abuseur. Le Groupe SAPEC est fier d’avoir œuvré activement à sa mise en place.

    Jacques Nuoffer,
    Président du Groupe SAPEC