Auteur/autrice : Denis PIERREHUMBERT

  • Allemagne – Pédophilie : nouveaux remous dans l’Église

    Fevrier 2021

    A Cologne, ça explose :  

    https://francais.rt.com/international/83486-pedophilie-cardinal-cologne-coeur-scandale-refuse-publier-rapport

    En Allemagne, le cardinal de Cologne, Rainer Maria Woelki, a refusé de publier un rapport portant sur des abus sexuels commis sur des enfants. Les conclusions accablantes du document ont été révélées par plusieurs médias. Rien ne va plus dans le diocèse de Cologne, où le cardinal et archevêque, Reiner Maria Woelki, est accusé, par ses paroissiens comme par des victimes, d’avoir voulu dissimuler un rapport portant sur des actes de pédophilie et des abus sexuels commis dans son diocèse dans les années 1960. Comme le rapporte le journal La Croix, le conseil diocésain de l’archevêque a d’ailleurs décidé de suspendre son travail au regard des lourdes présomptions qui pèsent sur l’homme d’Eglise.

    Janvier 2021

    L’Église catholique allemande se retrouve confrontée à une nouvelle crise suite au refus d’un de ses ecclésiastiques les plus en vue, le cardinal de Cologne, de publier un rapport sur des abus sexuels sur mineurs par des membres de son diocèse.

    «Nous nous trouvons dans la plus grande crise que l’Église a jamais vécu. L’archevêque de Cologne a échoué en tant qu’instance morale», a dénoncé Tim Kurzbach, président du conseil diocésain de Cologne, qui rassemble ecclésiastiques et laïcs.

    Le conseil a décidé en conséquence de retirer sa confiance à ce responsable, Mgr Rainer Maria Woelki, un acte rare, et conditionné une reprise de la collaboration, notamment sur le projet synodal de modernisation de l’Église, à la publication de cette étude.

    «Les responsables doivent enfin assumer leur responsabilité», a insisté M. Kurzbach.

    La décision a reçu le soutien du puissant Comité central des catholiques allemands, qui représente les laïcs au sein de l’Église catholique romaine en Allemagne.

    Le cardinal Woelki, un conservateur, est critiqué depuis des mois car il a refusé de publier une étude indépendante, commandée par ses soins, concernant la responsabilité éventuelle de hauts dignitaires de son archevêché dans des abus sexuels, provoquant l’ire des victimes.

    Cette enquête, réalisée par un cabinet juridique de Munich, porte sur des agressions commises dans son diocèse entre 1975 et 2018.

     

    Il a justifié cette décision par la protection des données des personnes citées et selon lui un manque d’indépendance de la part des chercheurs qui ont mené l’étude sur le diocèse de Cologne, le plus grand du pays.

    Info parue sur L’Avenir.net le 30.01.2021

  • Edito du 22 décembre 2020 : Le Groupe SAPEC a 10 ans : Bilan – Perspectives

    En fondant notre association le 22 décembre 2010, nous avions pour buts d’obtenir justice et réparation pour les cas d’abus sexuels par des prêtres, application des mesures et directives des Papes et de la CES, création d’une commission d’enquête sur les abus sexuels commis, révélation de la vérité sur le passé et soutien effectif aux victimes, collaboration avec des associations similaires et information des membres et du public !

    Nous avons sélectionné sous Documents les textes clés évoquant les 10 ans d’engagement du Groupe SAPEC et, sous Presse écrite ou Radio-TV, les témoignages et interviews les plus significatifs. Ils attestent que notre engagement et notre persévérance ont débouché sur quelques réalisations positives, la plus originale étant la CECAR, Commission d’Écoute, de Conciliation, d’Arbitrage et de Réparation, neutre et indépendante !

    Mais ceci ne fut possible que grâce à la détermination au long cours des membres du comité, à l’ouverture de quelques prélats, au soutien de parlementaires et à l’engagement de personnalités de la société civile pour mettre en place et maintenir cette structure malgré les limites posées à son indépendance par certaines autorités ecclésiales. Cette indépendance n’est peut-être pas acquise et cela pose des questions à résoudre.

    Lors d’une journée de bilan, les membres de notre comité ont pu constater l’atteinte de bien des objectifs, mais ils ont regretté de n’avoir pas réussi à aider plus de personnes victimes d’abus par des agents pastoraux à sortir du silence, notamment des religieuses, ni à accélérer le démarrage d’une recherche indépendante et  approfondie sur tous les abus commis dans toutes les sphères d’activités de l’Eglise catholique suisse, ni à développer davantage la collaboration avec les institutions et personnes victimes de Suisse alémanique.

    Ainsi le comité est actuellement en pleine réflexion pour définir plus précisément les buts et les nouveaux objectifs concrets qui orienteront nos activités à l’avenir et dès l’an prochain. Ceux-ci seront proposés et discutés lors de la prochaine assemblée générale annuelle, en mars 2021 vraisemblablement. C’est à cette occasion que nous espérons vous rencontrer pour fêter vraiment avec vous nos 10 années d’engagement et vous renouveler nos remerciements pour votre confiance et votre soutien.

    Joyeuses fêtes à toutes et à tous.

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

  • Edito du 27 septembre 2020 : La CECAR : 5 ans déjà ! Témoignages – Préoccupations

    Alors que notre association va fêter ses 10 ans, la CECAR (Commission – écoute – conciliation – arbitrage – réparation) a dressé le bilan de ses cinq ans d’activités lors de sa Conférence de presse le 17 septembre 2020 à Lausanne.

    Le Conseil de la CECAR a donné la parole à des personnes victimes qui y ont eu recours (liens ci-dessous) et ses membres ont mis l’accent sur les réalisations de la CECAR et sur les problèmes qu’elle a mis en évidence depuis plusieurs années. Nous résumons plus bas ceux que nous avons en commun et pour les autres nous vous renvoyons aux liens placés à la fin de cet édito et sur le site de la CECAR. (http://cecar.ch/wordpress/medias/).

    Rappelons que la CECAR a été créée en décembre 2016 à l’initiative de notre association et des institutions catholiques avec le soutien de parlementaires suisses. C’est une commission neutre et indépendante des autorités de l’Église catholique, chargée d’offrir aux victimes un lieu d’écoute, d’échange et de recherche d’une conciliation avec l’abuseur, à défaut avec son supérieur hiérarchique, en vue notamment d’une réparation financière.

    À l’occasion de cette conférence de presse, nous avons pu nous exprimer sur l’avenir de la CECAR. Nous nous sommes centrés sur les trois points qui actuellement sont essentiels de notre point de vue.

    Le premier est la poursuite de la récente ouverture à la Suisse alémanique, avec le développement, en collaboration avec notre association, de l’information pour se faire connaître outre Sarine et permettre ainsi aux victimes alémaniques de s’adresser à la CECAR, ce que l’une d’elle a d’ailleurs fait récemment. Il faut que d’autres puissent le faire à leur tour.

    Le deuxième et le troisième points concernent les demandes que nous avons en commun avec le Conseil de la CECAR depuis trois ans :

    • Une réelle indépendance de la CECAR avec la fin du contrôle de plausibilité par la Commission d’indemnisation.
    • Une réparation sous forme d’un montant forfaitaire unique, la personnalité de la victime est à prendre en compte essentiellement, non la gravité de l’acte !

    Le même coup de marteau n’a pas le même résultat, les mêmes conséquences sur une poupée en chiffon et sur une poupée en verre. Bruno Bettelheim.

    Nous avons présenté nos arguments au groupe de travail des représentants de la Conférence des Évêques Suisses (CES), de l’Union des Supérieurs Majeurs (VOS’USM) et de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) qui prépare la révision de la Convention SBK, RKZ et VOS’USM – Fonds d’indemnisation en faveur des victimes d’abus sexuels commis dans le contexte ecclésial du 22.11.2016

    Ces instances prendront-elles en compte ce que les conciliateurs de la CECAR ont réalisé à l’écoute des personnes victimes ?

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

    Liens aux témoignages

    Alain Guerdat          Marie-José Aeby        Stéphan Hernach

    Témoignage de Stéphan Hernach

    Témoignage de Alain Guerdat

    Témoignage de Marie-Jo pour La Télé Emission Radar Fribourg du 6 octobre.

    Titre du reportage:  « Au nom de la vérité » de la minute 9.50 à la minute 12.58.

    Liens aux émissions et articles de presse sur cette conférence notamment trouvant sur le site de la CECAR

  • Témoignage de Stéphane Hernach

    CECAR – Conférence de presse du 17.09.2020

    Témoignage de Stéphane Hernach

    Pour moi, les faits se sont produits dans les années 1974-75 dans une salle de classe du cycle du Reposieu à Monthey. Mon agresseur était un enseignant, entraîneur de football et par chance pour moi, Marianiste, sans cela la Cecar ne serait jamais rentrée en jeu.

    Quand la chape de plomb a explosé en 2016 et s’est traduite par un torrent interminable de larmes, je ne savais pas ce qui m’arrivait. Ma femme m’a accompagné et s’est souvenue que je lui avais mentionné, lors de notre rencontre en 1980, avoir été agressé dans mon jeune âge.

    Peu après ce tsunami en moi, il y eut des témoignages à la radio et des articles dans les journaux émanant d’autres victimes, qui m’ont encouragé à prendre contact avec le groupe Sapec. A la faveur d’une table ouverte de ce groupe, à laquelle était conviée la Cecar j’ai eu l’opportunité de rencontrer sa présidente, Madame Perrin-Jacquet, qui m’a conseillé de déposer une requête en réparation.

    Après une longue hésitation, je me suis lancé. La Cecar m’a répondu en me proposant une première entrevue. Je me suis retrouvé émotionnellement comme 46 ans auparavant, interrogé alors par la Police au sujet de mon agresseur … Quelle idée avais-je eu d’accepter une telle rencontre avec le Comité 1 en charge de mon dossier. Je n’en menais pas large…

    Mais Mme Renaville, M. Grivel et M. Beuchat m’ont reçu cordialement, j’ai essayé de surmonter ma peur, ma pudeur et ma culpabilité pour me présenter à eux et leur exposer les motifs de ma démarche. Et là, l’un d’entre eux m’a dit : « M. Hernach, on ne vous demande pas de nous expliquer les faits, on vous croit. »

    Cette phrase résonne encore en moi comme un cadeau tellement improbable et inespéré que je peine encore à exprimer l’émotion qui m’a submergé ! Je m’attendais à affronter un tribunal et je me retrouve devant des personnes bienveillantes, à l’écoute et désireuses de m’aider.

    J’ai pu évoquer l’espoir de rencontrer l’Evêque de Sion, Mgr Lovey, car je pensais qu’il pourrait apporter certaines réponses à mes questionnements. C’est entouré et même soutenu par tous les membres de ce Comité de la Cecar que j’ai rencontré l’Evêque qui m’a remis des documents particulièrement révélateurs sur mon agresseur, des documents qui avaient été expressément demandés au Vatican.

    Répondant à une autre de mes demandes et grâce à la crédibilité dont jouit la Cecar, ledit Comité a ensuite pu obtenir pour moi une entrevue avec M. Darbellay, Conseiller d’Etat en charge de l’instruction publique en Valais, et son chef de service, M. Lonfat, entrevue à laquelle j’étais également accompagné de deux membres de la Cecar. Ma quêted’informations sur le parcours professionnel de l’enseignant qui a abusé de moi n’a pas porté ses fruits, du fait que les archives à ce niveau relèvent de la Commune et non du département et que le dossier recherché était trop ancien, mais j’ai pu obtenir des renseignements sur la prévention actuelle en milieu scolaire, sujet qui me tient également très à cœur.

    CECAR – Conférence de presse du 17.09.2020

    Enfin, il est apparu évident de requérir un entretien avec les responsables de la Communauté des frères marianistes, entretien que le Comité de la Cecar a également pu organiser, avec MM. Gruber et Müller à Sion. Une fois encore, j’étais soutenu par un membre de la Cecar, qui me mettait en confiance, exposait mes souhaits, intervenait comme médiateur, cas échéant.

    Les deux requêtes que j’avais expressément formulées à cette occasion ont été exaucées. La première consistait à supprimer sur la stèle dédiée aux Marianistes, au cimetière St- Léonard de Fribourg, le nom de mon agresseur, qui figurait sous l’intitulé « Anciens et amis », alors qu’il avait été expulsé de la congrégation en raison de son comportement nébuleux et insoumis.

    Le deuxième vœu exprimé résidait dans la pose d’une plaque en mémoire des victimes de pédophilie, idéalement dans une chapelle que j’avais désignée à Monthey puisqu’elle se situe non loin des différents lieux où les actes ont été commis. Le dévoilement de cette plaque, en présence de l’Evêque, de la Communauté des Marianistes, d’un représentant de l’Etat du Valais, de membres du groupe Sapec et de mes proches a été un grand moment d’émotion, le 22 février dernier. La presse s’en est fait l’écho, là aussi grâce à l’intervention de la Cecar, dont certains des représentants étaient également présents et j’espère que cet événement contribuera à une meilleure sensibilisation.

    Il est certain que ces rencontres n’auraient pas pu avoir lieu sans l’aide de la Cecar, car je n’avais ni l’énergie, ni l’audace, ni le réseau social nécessaire pour entrer en contact avec les personnes concernées. C’est aussi incontestablement grâce au professionnalisme, à la diplomatie et à la force de persuasion des membres de la Cecar que mes requêtes ont été entendues par mes interlocuteurs. Ces requêtes revêtaient un caractère officiel qu’elles n’auraient pas eu si j’avais agi à titre individuel seulement.

    Ce témoignage, je le fais pour toutes les victimes qui restent dans le silence, en particulier mes compagnons d’infortune de l’époque et je les incite à franchir le pas en s’adressant à la Cecar, dont le soutien est essentiel pour se libérer d’un tel fardeau.

    A titre personnel, j’espère aussi que l’un d’entre eux se manifestera, afin de pouvoir partager un ressenti et des souvenirs qui sont encore prisonniers d’une amnésie dont j’aimerais me libérer pour arriver au terme de ma thérapie.

    Comme je l’ai dit précédemment, la Cecar a été ma délivrance et je trouverais merveilleux qu’il existe des « Cecar » dans le milieu du sport et des écoles notamment, car le parcours des victimes reste chaotique sans appui officiel et bienveillant. Le sort des victimes de pédophilie au sein des familles est plus sombre encore.

    Je reste encore ébahi par le temps et l’énergie que m’ont consacrés les membres du Comité I de la Cecar, Je ne saurais suffisamment les remercier pour les heures et les compétences qu’ils ont engagées dans ce parcours libérateur pour moi.

    On appelle les victimes de pédophilie « les survivants ». J’ai le sentiment de l’être encore, même si les faits ont été reconnus et que je n’ai plus à me sentir coupable. Je crois pouvoir dire que c’est grâce à la Cecar et au soutien de mon entourage que je suis encore là et que je suis maintenant un survivant apaisé, peut-être même le plus souvent heureux.

    Merci de votre écoute !

    CECAR – Conférence de presse du 17.09.2020

    Stéphane

  • Edito du 24 février 2020 : En Suisse romande : deux plaques pour rappeler les abus sexuels et appeler à la vigilance

    Le 22 novembre 2019, notre besoin de faire mémoire, présent depuis la création de l’Association du Groupe SAPEC, s’est concrétisé lors d’une première journée du souvenir et la pose, en la cathédrale de St-Nicolas à Fribourg en collaboration avec Mgr Charles Morerod, évêque de LGF, d’une plaque à la mémoire des victimes des abus sexuels dans l’Église catholique. Elle reconnaît les crimes commis et appelle à la vigilance.

    Le 22 février 2020, c’est la persévérance de Stéphane Hernach, lui aussi victime d’abus sexuels par un prêtre, qui est récompensée après quatre années de démarches, soutenu par le Groupe SAPEC. Une plaque a été inaugurée dans la chapelle du Closillon à Monthey en présence de Mgr Jean-Marie Lovey, Evêque de Sion et Mgr Jean Scarcella, Abbé de Saint-Maurice.

    Jean-Marie Fürbringer, dans son éditorial du 8 octobre ci-dessous, met en lumière l’importance de telles cérémonies et de ces plaques manifestant la reconnaissances des abus et appelant à la vigilance.

    Sous « Nouvelles suisses » vous trouverez des détails sur ces cérémonies.

    Jacques Nuoffer
    Président du Groupe SAPEC

  • Suisse romande, une deuxième plaque commémorative en mémoire des victimes d’abus sexuels au sein de l’Église catholique

    Mgr Jean-Marie Lovey, Évêque de Sion et Mgr Jean Scarcella, Abbé de Saint-Maurice ont finalement participé à l’inauguration, le samedi 22 février 2020 à Monthey, d’une plaque «Reconnaissance des faits et demande de pardon aux victimes de pédophilie».

    C’est grâce à la persévérance de Stéphane Hernach, lui-même victime d’un religieux de l’ordre des marianistes, alors son instituteur, que cette cérémonie a eu lieu, lui qui a tenu à ce que cette plaque soit apposée dans la chapelle du Closillon à Monthey.

    Pour lui, comme pour tous les membres du Groupe SAPEC qui l’ont soutenu dans ses démarches et étaient présents, il est très important qu’il y ait une reconnaissance de ces faits, pendant si longtemps entourés de silence. Comme il l’a exprimé dans son témoignage, cette cérémonie qui met fin à une période pénible va lui permettre un nouveau départ et, espère-t-il, va inciter d’autres victimes à s’exprimer et à s’adresser à la CECAR.

    Jean-Marie Fürbringer, vice-président du Groupe SAPEC, a exprimé dans son discours l’importance de faire mémoire et de marquer publiquement la reconnaissance par l’Église de ces crimes.

    Les liens ci-dessous donnent des éléments complémentaires sur la cérémonie.

    http://www.rhonefm.ch/fr/podcasts/journal-du-soir-une-plaque-commemorative-a-la-memoire-des-victimes-d-abus-sexuels-commis-par-des-hommes-d-eglise-a-ete-posee-a-monthey-1500188

    http://www.rhonefm.ch/fr/news/un-memorial-aux-victimes-d-abus-sexuels-dans-l-eglise-inaugure-a-monthey-1500190

    https://www.letemps.ch/suisse/une-plaque-ne-oublier-abus-sexuels-pretres

    https://www.lenouvelliste.ch/articles/valais/canton/une-plaque-du-pardon-aux-victimes-de-pretres-pedophiles-est-posee-a-monthey-912213

    Radio Chablais 12h

    Radio Chablais 17h

     

  • Table ronde du 12 février 2020 : Mgr Charles Morerod en toute transparence

    Afin de mieux connaître Mgr Charles Morerod, qui a rappelé : « La vérité vous rendra libre » , nous avons invité, en été 2019, cet important acteur du processus d’écoute, de conciliation et de répataion des abus sexuels dans l’Eglise catholique. Nous voulions lui poser des questions sur ses motivations, les difficultés et le chemin parcouru durant ces longues années. Nous lui avons proposé une rencontre à l’occasion de notre table ronde précédant notre assemblée générale 2020.

    « Mgr Morerod a répondu spontanément aux questions de la quarantaine de personnes présentes dont bon nombre de journalistes romands et alémaniques. Formation des séminaristes, punition des auteurs d’abus, aide aux victimes, rôle du pardon, image du prêtre, cléricalisme, dérives dans les communautés nouvelles, levée du secret pontifical… le panel des questions a été très large » écrit Maurice Page dans son article abordant tous les thèmes essentiels abordés. Voici des liens évoquant cette table ronde 2020.

    Abus sexuels: Mgr Morerod passe de la confiance à la méfiance : Maurice Page de cath.ch

    L’évêché fouille dans son passé avec un « présupposé de méfiance » : Stéphanie Arboit de 24 heures| 14.2.2020

    L’Eglise annonce un régime de méfiance -Patrick  Chuard de La Liberté 13.2.2020

     Missbrauch in der katholischen Kirche, Schweiz aktuell – SRF 13.2.2020

  • Edito du 26 novembre 2019 : Inauguration d’un premier mémorial à Fribourg en Suisse : un silence poignant !

    Notre besoin de faire mémoire, présent depuis la création de l’association du Groupe SAPEC, a rencontré concrètement ce 23 novembre 2019, celui de Mgr Charles Morerod.

    Bien d’autres personnes ont crié dans le désert depuis des lustres. Le Groupe SAPEC, mouvement citoyen né dans les années 2000, a relancé l’alerte en Suisse romande sur les questions d’abus par des religieux. Il peut enfin aujourd’hui faire sien ce mémorial qui nous pousse chacun et chacune au questionnement sur le déni fait jusqu’ici concernant la demande de réparation des victimes connues. Nous savons toutes et tous qu’il existe encore bien d’autres victimes, inconnues, silen-cieuses ou décédées, de prêtres pédophiles ou de religieux.

     Ce besoin de mémoire s’est donc concrétisé ce 23 novembre 2019 avec l’inauguration d’une plaque commémorative dédiée aux victimes d’abus sexuels par des religieux. Elle a été dévoilée dans la Cathédrale St-Nicolas de Fribourg par Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, et par Jacques Nuoffer, président du Groupe SAPEC (Soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse).

    Sous Nouvelles suisses, vous trouverez un rappel des moments de la cérémonie et les messages communiqués par Mgr Morerod, Jean-Marie Fürbringer, membre du Groupe SAPEC, Sr Louise-Henri Kolly, Sœur d’Ingenbohl.

    À la fin de la cérémonie, Mgr Morerod et Jacques Nuoffer ont dévoilé la plaque. L’évêque a lu le texte rédigé en français et en allemand !

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    Nous avons érigé cette plaque pour témoigner des souffrances endurées par les victimes des abus sexuels commis dans ce diocèse par des prêtres et autres personnes engagées dans l’Église.

    Cette démarche est aussi une demande de pardon et un appel à la communauté à rester vigilante.

    + Charles Morerod OP, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

    Cette plaque a été posée le 23 novembre 2019 en présence de survivants d’abus sexuels sur mineurs commis dans l’Église, à l’initiative du Groupe de soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse.

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    Soulignons qu’un très important, profond et poignant silence a suivi la cérémonie.

    À cet instant précis en effet, Jacques Nuoffer, président, n’a pas saisi l’occasion de conclure par quelques mots cet événement au nom du Groupe SAPEC, présent parmi d’autres anciens lanceurs d’alerte ce 23 novembre à Fribourg préférant aux paroles, le temps du silence, du souvenir et du questionnement.

    Un silence méditatif, et très certainement troublant pour d’aucuns, après la lecture du texte gravé sur cette plaque. N’en était-il pas finalement mieux ainsi, après toutes les belles paroles d’espoir possible ?

    Un silence retentissant et questionnant qui s’ajoute à celui de la nuit des temps de la cathédrale qui accueille ce nouveau mémorial.

    Un silence éternel, porteur à tout instant, pour chacune et chacun, de la vigilance et des questionnements nécessaires à toutes les générations présentes et à venir, en toute liberté de parole et de conscience, afin que tout soit fait pour que chacun et chacune à l’avenir, quels que soient sa qualité et son statut, en toute humilité et bonté, puisse contribuer à une humanité meilleure.

    Eric Paulus
    Membre du comité

  • Inauguration d’un premier mémorial – Émouvante journée en mémoire des victimes d’abus sexuels

    Diocèse LGF, Fribourg – Suisse

    Notre besoin de faire mémoire, présent depuis la création de l’association du Groupe SAPEC, a rencontré concrètement ce 23 novembre 2019, celui de Mgr Charles Morerod. Grâce à l’excellente collaboration de Laure Christine Grandjean, chargée de communication de l’évêché et à sa collaboratrice Léonie Dumoulin avec nos membres, Jean-Marie Fürbringer, Valerio Maj et Alain Guerdat, une première journée du souvenir a commencé par une cérémonie à la cathédrale St-Nicolas précédant la pose, d’une plaque à la mémoire des victimes des abus sexuels dans l’Église catholique. Nous exprimons nos vifs remerciements à la chorale de Philanthropos, dirigée par M. Carlos Danès, qui a accompagné avec beaucoup de doigté cette célébration.

    Cérémonie du souvenir

    Mgr Charles Morerod a rappelé l’origine et le sens de cette journée du souvenir. Il a cité l’évangile selon Matthieu ; « Celui qui est un scandale, une occasion de chute pour un seul de ces petits (…) il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes et qu’il soit englouti en pleine mer ».

    Discours de Mgr Charles Morerod

     Jean-Marie Fürbringer, au nom du Groupe SAPEC, s’est interrogé : comment est-il possible de n’avoir pas fait le nécessaire pour neutraliser les prédateurs ?  Comment des évêques, des supérieurs religieux ont-ils laissé de tels abus se commettre ?

    Discours de M. Jean-Marie Fürbringer

    L’assemblée toute entière s’est associée aux Intentions de prière.

    Sœur Louise-Henri Kolly, ancienne supérieure de la congrégation d’Ingen-bohl, a rappelé, au nom des religieuses, que la mémoire est indispensable pour ouvrir la voie au difficile pardon, à la réconciliation, à la guérison et à la reconstruction.

    Discours de Sr Louise-Henri Kolly

    La plaque dévoilée par M. Jacques Nuoffer, fondateur et président du Groupe SAPEC et Mgr Charles Morerod, est placée à l’entrée de la cathédrale de Fribourg : elle est sobre et discrète. Y figurent des mots forts : « Nous avons érigé cette plaque pour témoigner des souffrances endurées par les victimes des abus sexuels commis dans ce diocèse par des prêtres et autres personnes engagées dans l’Eglise. Cette démarche est aussi une demande de pardon et une invitation à la communauté à rester vigilante ».

    Cette première journée du souvenir s’est poursuivie par la projection du film « Grâce à Dieu », de Michel Ozon, suivie d’un moment de rencontres et d’échanges, puis d’un apéritif dînatoire qui se termina par un rappel et des remerciements de Jacques Nuoffer.

    Échos dans les médias

    Voici les liens vers les médias qui ont traité du sujet.

    Télévisions et radios

    RTS : https://www.rts.ch/info/regions/fribourg/10888839-dans-

    sa-cathedrale-fribourg-dedie-une-plaque-aux-victimes-d-abus-sexuels.html

    Radio Fribourg

    Jean-Marie Fürbringer

    Presse écrite

    Cat.ch

    https://www.cath.ch/newsf/diocese-lgf-

    emouvante-journee-en-memoire-

    des-victimes-dabus-sexuels/

    La Liberté

     https://www.diocese-lgf.ch/fileadmin/documents/

    Documents/Medias/20191125_laliberte_

    une_reconnaissance_des_actes_commis.pdf

    La Gruyère

    https://www.diocese-lgf.ch/fileadmin/documents/Documents/

    Medias/20191126_la_gruyere_une_demande_de_pardon_

    et_un_appel_a_la_vigilance.pdf

    Rappelons ce que soulignait Jean-Marie Fürbringer dans son Édito : Dans le travail de mémoire qu’un destin douloureux invite à réaliser pour  sa propre guérison et celle de la communauté, le mémorial est une étape pleine de sens. Ce n’est cependant pas une fin, ce n’est pas la clôture d’un dossier ; parce que si la reconnaissance et la demande de pardon sont essentielles, ça ne supprime pas la nécessité de savoir, de comprendre et d’expliquer.

    Jacques Nuoffer,
    Président

  • Abus sexuels dans l’Eglise : une histoire étonnante et une Suisse hors de l’Europe!

    En route vers Rome, la Meule des Griefs, partie d’Allemagne, n’a pas fait un arrêt à Fribourg le samedi 23 novembre 2019, mais elle a bien été remise au pape François le 27 novembre !

    Une histoire étonnante et une Suisse hors de l’Europe!

    C’est une étonnante histoire que celle de l’engagement de ce groupe Initiative contre la violence et abus sexuels envers les enfants et adolescents, qui, en Allemagne, vise aussi l’Église catholique. Vous trouverez sous l’image des précisions sur l’origine et le parcours de cette meule des griefs à travers l’Allemagne jusqu’à Rome!

    La remise de la meule au Pape

    Mais celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi,mieux vaudrait pour lui qu’on lui suspende une meule à âne autour du cou et qu’on le précipite au fond de la mer.

    St-Mathieu, 18, 5-6:

    Communiqué de presse – Rome, le 27 novembre 2019

    Lorsque le pape François s’est avancé vers la meule, il a été profondément ému. Ses premières paroles : « C’est fort ! ». Il a aussi déclaré au président de l’initiative, Johannes Heibel: « J’ai un travail difficile. S’il vous plaît, priez pour moi ». Il a répété ces mots plusieurs fois. On a pris conscience de la charge de sa fonction. Le pape François nous a paru extrêmement authentique, sympathique et très humain. Le Groupe de l’initiative espère que la meule sera placée le long d’un parcours digne, si possible bien fréquenté.

    (Traduction JN)

    Rappel de l’origine et du parcours de la meule des griefs!

    Nous avons résumé en français, sous Initiative contre la violence et les abus sexuels envers les enfants et adolescents – Siershahn – D, les principales informations de leur site:  http://www.initiative-gegen-gewalt.de/htmls/frame01.htm.

    Nous avons été contactés pour la finalisation d’une de leurs actions de longue durée : la pause de leur Meule des griefs dans les jardins du Vatican avec un arrêt à Fribourg le samedi 23 novembre 2019 ! Cette action se fonde sur le passage de l’évangile, cité par le pape François dans sa préface du livre de Daniel Pittet Mon père je vous pardonne : c’est le texte

    gravé sur la meule et sa traduction est sous l’image ci-dessus!

    Depuis 2008, les membres de cette « Initiative » ont véhiculé leur meule de 800 kg à travers Allemage plusieurs fois par année et organisé dans une trentaine de villes une manifestation autour de leur Meule des Griefs, en collaboration avec les autorités religieuses et civiles.

    Et le pape vient d’accepter qu’elle soit exposée au Vatican! Ils le remercient dans leur lettre au Pape.

    Ils souhaitaient passer par Fribourg avec la meule le 23 novembre, lors de la pause du premier mémorial, mais la Suisse n’étant pas dans l’Union européenne, les coûts du passage étaient exorbitants ! Ils ont dû y renoncer. Nous sommes aussi déçus qu’eux !

     Jacques Nuoffer

    Les dernières nouvelles de M. Heibel Transmise au pape François le 27 novembre 2019

    Traduction de Jacques Nuoffer

    Objet: Engagement définitif de la préfecture papale 

    Dépôt de notre « Meule des griefs » auprès du pape François à Rome, le 27.11.2019

    Ce matin, nous avons reçu la confirmation finale de la nonciature de Berlin. Nous sommes soulagés et attendons avec impatience d’aller à Rome. Le samedi 23.11.2019, nous partirons à 3h30 du matin en direction de Würzburg. Une fois la meule chargée sur notre remorque, à 6h30, nous poursuivrons notre route en traversant l’Autriche, pour atteindre Bologne, voire Pise. Là, nous y ferons une halte et nous y passerons la nuit. Le matin du 24.11, nous continuerons notre voyage jusqu’à Rome. Nous espérons que le soir du 24 novembre nous aurons rejoint notre quartier, qui est situé dans le voisinage immédiat de la Place Saint-Pierre (15 minutes à pied). La transmission de notre meule au pape François aura lieu le 27 novembre.

    Je profite de l’occasion pour remercier tous ceux qui soutiennent notre projet depuis de nombreuses années. J’espère beaucoup que nous réussirons et le 28.11, nous serons heureux de prendre la route du retour.

    Cordialement

    Johannes Heibel, diplômé socio-pédagogique (FH)
    président